La petite pimbêche

Frappant fort le sol de son talon Richelieu
Brefs coups d’œil, attirant nombre de messieurs
La petite pimbêche, l’encolure échancrée
Loin de la vérité, s’envole volontiers.

Le joyeux satisfait, ayant fait son affaire
Embouche la jolie inquiet de la faire taire.
Plus une seule œillade, compagn’ de réconfort,
Jeunesse et naïv’té, les voici, ses seuls torts.

La petite pimbêche nue dans l’univers
Amadouée, draps de satin et corps tremblants,
Perdue au beau milieu des mimes et faux- semblants
Contemple, de son monde, l’instant fumer son air.

Elle n’est qu’un’ pauvre fille, un’ pauvre bagatelle,
Un’ sans- joie de catin, un’ putain d’un bordel
Arôme Amsterdamer, la petite pimbêche
Espèr’ toujours, de l’amour, allumer la mèche.

De hautes rêveries, en bas amoureux vaches
L’infortunée le cru, emmêlée dans les draps,
Effleurant de ses lèvres, l’âme ou je-ne-sais quoi,
Que le traitre pour elle taillerait sa moustache.

La petite pimbêche nue dans l’univers
Etourdie par des mots de poètes soûlants,
Perdue au beau milieu des mimes et faux- semblants
Contemple l’homme heureux gambader sur sa terre.

Le péché bien meilleur que mille questions
Puisque lui ne mérite aucune foi en soi,
La petite pimbêche, la petite femm’ de joie,
Cède avec désespoir à son piètre Apollon.

A l’ombre de ses reins, de son futil’ cambrage,
Accablée par les pleurs de son pitre encéphale,
L’oubli dans la luxure n’est rien qu’un peu vénal
Un tableau bucolique, une pause hors la cage.

From: 
Caroline B.H.C Morel




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Last updated December 22, 2011